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mardi 30 juin 2009

Chez les Karakalpaks

Apres 15 heures de train de nuit de Boukhara a Kungrad (20 dollars), j arrive en fin d apres midi, epuise par le trajet et la chaleur. A la descente du train, tout le monde me regarde, je suis le seul touriste. J apprendrais plus tard qu aucun touriste ne s arrete ici, d ailleurs il y a aucune structure touristique. J ai une faim de loup et j ai du mal a me reperer dans cette ville, bien loin des circuits touristiques. Je trouve finalement un petit "cafe" (restaurant en russe), ou je mange des samsa, sorte de friands a la viande et au gras de moutons avec des oignons. Je demande ensuite au jeune garcon qui m a servi et qui parle un peu anglais si il y a un hotel dans la ville. Il demande a sa mere qui reponds dans la foulee "nieto" (il n y a pas). Bien embete de me voir la, la mere du jeune garcon lui demande de m accompagner dans une maison ou on va pouvoir m aider. Apres 5 minutes de marche, on arrive dans une maison ou un jeune homme (Alkilbek) et lui aussi surpris de me voir. Il controle mon passeport et me questionne sur le pourquoi de ma presence ici. Il m inspire pas confiance, je reste attentif. On lui explique la situation et il semble egalement embarrasse, que faire de ce touriste. Il prends son telephone, appelle la police puis appelle une amie a lui qui parle anglais. Cette histoire commence a sentir mauvais, je commence a m inquieter sur mon sort, je me vois passer la nuit au poste. La fille que j ai au telephone me demande de regagner Noukous (a 120 km au Sud en taxi), il n est pas possible pour moi de rester la. Je lui dis que je suis fatigue et que je n ai pas les moyens de payer un taxi jusqu a Noukous. Je lui dis que je veux juste aller a moinaq (mer d Aral) demain matin. Apres 3 ou 4 autres coups de telephone, Alkilbek me conduit dans une maison ou vie une famille ouzbek. Il me presente a ces gens et me montre une piece qui me servira de chambre pour la nuit (prix 3000 Sum soit a peine 2 dollars). La situation devient n etant moins stressante. Alkilbek m assure qu il n y a pas pas de probleme et que je n ai pas de soucis a me faire. Il m a senti tendu et cherche a me rassurer. On part tout les deux au restaurant, il m offre meme une biere et m explique que demain il viendra me chercher pour me conduire a la station des taxis collectifs pour aller voir la mer d Aral et ces fameux bateaux rouilles. Le contact est devenu tres amical, on rigole meme ensemble. Me voila rassure.Le lendemain matin, Alkilbek est a l heure, il arrive a 8 heures a la maison. Je suis deja pres et on part dans la foulee pour la station de taxis. Sur le chemin, il me donne des indications concernant le trajet et le tarif, il me demande aussi si ma nuit fut bonne et si je n ai pas ete embete par les puces. Par politesse je lui dis "non", en fait j ai ete bouffe par les puces. On se quitte 30 minutes apres, il doit aller au boulot. J attends une bonne heure avant que le taxi se remplisse, meme le chauffeur perd patience. J arrive a Moinaq vers 11 heures. Il fait chaud et la ville et d une grande tristesse. Autrefois, cette ville etait un grand port sur la mer d Aral. Aujourd hui la mer se trouve a au moins 100 kilometres d ici. Cette ville est tristement celebre pour le reste de sa flotte de bateaux de peche qui reste echoue sur le sable, ronges par la rouille.
Je reste une bonne heure ici, j essaie de trouver au loin cette fameuse mer qui a disparu, en vain. Pour retourner a Kungrad, je retrouve le chauffeur de l aller, il savait que je ne resterai pas longtemps, son taxi est plein, on part aussitot.
Ce poursuit une journee marathon d une ville a une autre, de taxi a un autre, pour arriver a Khiva en fin de journee. 500 kilometres en une apres midi (120 km/heure de moyenne et seulement 10 dollars, la classe). Je suis fatigue et j attends qu une chose, dormir.

samedi 27 juin 2009

La magie bleue de Boukhara

On arrive le matin vers 8 h 00, Arthur veut absolument me presenter sa mere. C est avec plaisir que j accepte cette proposition. Apres 10 minutes de taxi (ils ne veulent toujours pas que je paye), on arrive dans une petite maison dans un quartier tranquille de la ville. Sa mere nous attends, elle nous a prepare un petit dejeuner de roi. Il y a de tout : the, gateau, oeuf a la coque, tomate, concombre, fromage, saucisson, pain, confiture, beurre et meme des petits bonbons. Un vrai regal.
Une fois ce petit festin fini et apres avoir dit "au revoir", Arthur et Olga veulent m accompagner dans le centre pour m aider a trouver un lit pour la nuit. Apres 10 minutes de recherche, on trouve un petit B&B sympa, un peu a l ecart et dans un endroit calme (8 dollars la nuit, petit dejeuner inclus). On se quitte avec de franches poignees de mains, on va se revoir sur Tashkent avant mon retour pour la france.
Une fois mes affaires posees dans la partie de la chambre qui m est attribue, je pars a la decouverte de cette ville sainte qui a l air tout a fait etonnante et splendide.
On est toujours le matin et la chaleur est deja ecrasante, il fait 36 degres alors qu il est a peine midi.
Je suis bluffe par la beaute de l architecture de toutes ces mosquees, madrasa et autres petits sanctuaires ou bazar couvert. Tout ces domes bleus sont une pure merveille artistique. La decoration est d un raffinement extreme et mes yeux sont impressionnes d une telle beaute. Ca me rappelle certains batiments de Venise (un peu de pub Silvia pour Venise qui est aussi une ville a l architecture incroyable, inspire aussi d Asie centrale je crois). Dire qu a la meme epoque, en Europe, on contruisait les chateaux fort. C est un vrai plaisir de deambuler dans Boukhara, admirer toute cette finesse architecturale, discuter avec les gens qui sont d une grande gentillesse. Toujours pret a discuter 5 minutes avec toi, c est toujours tres sympas d echanger quelques mots avec eux, beaucoup d entres eux connaissent un peu de francais et certaines stars du showbizz francais. J ai remarque qu ils apprecient beaucoup la France et la langue francaise.
Ces gens sont aussi tres fier de leur ville, ils n hesitent pas a vous aider a trouver votre chemin dans ce dedalle de ruelles. On sent que c est un vrai plaisir pour eux de voir les touristes s interresser a leur ville. Boukhara reste une ville tres touristique, il n y a pas beaucoup de touriste encore mais on voit facilement toute les infrastructures d accueil. Les hotels sont nombreux, du plus modeste sans climatisation au plus luxueux avec climatisation, sauna ..., je vous laisse imaginer la prestation d un hotel a 150 euro la nuit dans un pays ou le salaire moyen est de 160 euro.
Apres une bonne ballade dans la vieille ville, je me dirige a l office de tourisme, je dois reserver mes billets de train pour demain, je pars pour Moinaq et la mer d Aral, tout a l Ouest du pays (17 heures de train). La chaleur me rend faineant et je n ai pas envie d aller jusqu a la gare pour reserver mes billets. Je passe par l office du tourisme qui me prend 6000 Sum de comission soit 3 dollars a peu pres, pour un billet qui me coute au final 45 000 Sum soit 25 dollars en train couchette.
Il parait que la mer d Aral est un endroit a la fois fascinant et glauque. Tout ces vieux bateaux rouilles, echoues sur le sable ou dans le port sans eau, dans une ville typiquement Russe. J ai hate de voir ca.

Bon anniversaire les jumeaux

Yann et Gael,

Je vous souhaite un joyeux anniversaire, j imagine que ca va etre la grosse fete pour celebrer votre 32 eme anniversaire. J en profite egalement pour vous souhaiter pleins de bonnes choses, le meilleur bien evidement.
Impatient de vous revoir aussi, je penses regulierement a vous.

Grosses bises a vous deux, Pascale, Marie et a Camille.



vendredi 26 juin 2009

Valise de billets tel un bandit

Au depart, je voulais quitter le Khyrgyzstan pour rejoindre l Ouzbekistan en passant par le Kazhakstan avec un visa transit. On m informe que le temps d obtention de ce visa est de 4 jours ouvres ou 2 jours ouvres en express avec le double a payer (108 Dollars). N ayant pas envie d attendre et n ayant pas envie de payer ce prix la pour un visa transit, je me decide a acheter un vol Bishkek - Tashkent (115 Euro) avec Ouzbekistan airlines. Duree du vol 1 h 00.
Une fois arrivee dans la capitale du dernier pays de mon escapade, je prends un taxi (3 dollars) pour rejoindre le centre ville. Je n ai pas eu le temps de cogiter le plan de Tashkent et je demande au chauffeur de taxi de me deposer a l hotel uzbekistan ( l un des plus cote de la ville) en plein milieu de la ville. Une fois arrivee la, je me dirige vers la reception de l hotel, j ai besoin d informations concernant les billets de train et ou changer de l argent au meilleur taux. Apres 15 minutes de discussion avec la receptionniste (Olga), elle s apercoit que je suis francais. Elle parle courament francais, elle l a appris a l ecole et a ete fille au pair en France, elle est tres contente de me rencontrer. Elle reponds avec pertinence a toutes les questions que je lui pose. Elle quitte meme son poste de travail et m accompagne juste a un endroit ou il est possible de changer de l argent au marche noir a un super taux. Elle fait les demarches pour moi et elle obtient 1800 sum pour 1 dollar alors qu a l aeroport le taux est de 1400 Sum pour 1 dollar. Je change 300 dollars, j obtient 540 000 Sum en billets de 500, imaginez la valise de billets que ca represente. Ensuite, elle appelle son copain (Arthur), on se rejoint et on fait connaissance dans un resto branche autour de jus d abricot et de vrai kebab turc. Il parle lui aussi courament francais. C est un brillant etudiant en relations internationnales. Un futur ministre ou diplomate. Ils partent sur Boukhara ce soir par le train de nuit, ils me proposent de me joindre a eux pour faire le trajet ensemble. A la fin du repas, ils ne veulent pas que je paye ma part, "You re my guest" diront ils en repoussant mes billets. Meme chose pour les taxis qu on utilise et les fruits qu on achete pour le train, ils ne veulent pas de mon argent. Je suis a la fois gene et flatte d une telle generosite.Le train est a 8 h 10 ce soir, on a un peu de temps devant nous. On passe chez Arthur, je prends une douche chez lui et il me prete un short. Il fait une chaleur epouvantable (33 degres au moins) et le short n est pas de trop. Apres ca, passage chez les parents d Olga, superbe acceuil, on me prepare meme une assiette de pates suivi de cacahuetes et de petites specialites ouzbek dont j ai oublie le nom mais pas le gout (delicieux).
C est maintenant l heure d aller a la gare, on se chamaille encore une fois, ils ne veulent toujours pas que je paye le taxi, ils me repetent que je suis leur invite, je m incline encore une fois.
Une fois dans le train, installe dans notre compartiment couchette, on fais connaissance avec une vieille dame Ouzbek, elle nous raconte qu elle a 10 enfants, je lui montre les photos de mes 2 poulettes, elle me dit directement que mes filles ressemblent a la maman. Je ne suis pas surpris. Il fait toujours aussi chaud en ce debut de soiree.
Arrivee prevue demain matin a Boukhara.
Ma premiere journee dans ce pays fut vraiment formidable malgre les grosses chaleurs que je redoutees. La rencontre d Olga et Arthur est unique et inoubliable pour moi, ca m a fait aimer le pays en moins d une demie journee. Deux personnes vraiment geniale, sympas et genereuse. A l image de ce pays qui me seduit deja.

lundi 22 juin 2009

Derniere escapade avant l Ouzbekistan

Je suis actuellement dans la ville de Karakol, a l extremite Est du grand lac d Issy Kul. Apres une journee de repos et la visite du musee de Prewalski (explorateur de la Haute Asie du 19 eme siecle), je me decide a louer une tente pour une randonnee et aller jusqu au lac d Ala kul (3500 metres d altitude). Duree 2 jours de marche avec 1 nuit sur place. La veille au soir, je rencontre un couple d italien au restaurant (Carmen et Loris) . Ils parlent francais et on fait rapidement connaissance. Ils voyagent pendant 8 mois avec leur 4 x 4 amenage, ils arrivent "overland" depuis l Italie. Ils projettent egalement d aller au lac et tres naturellement on decide de faire ce trek ensemble. Le repas fini, on se donne rendez vous le lendemain matin a 9 h 00. Le lendemain matin, on part avec leur 4 x 4, direction la vallee de Karakol. Leur vehicule nous permet d avancer sur la piste et d ecourter un peu notre marche. Apres avoir confie le 4 x 4 a des locaux vivant dans une yourte pour l ete, on se lance dans cette superbe vallee, tres boisee. Le temps est frais et ensoleille, la matinee est agreable. Apres plus de 2 heures de marche, la vallee s elargie, une vaste plaine s offre a nous avec pas loin d une centaine de chevaux, paisible, a manger de l herbe ou a se reposer. Le spectacle est magique. Un peu apres, on arrive sur une autre plaine avec deux yourtes. On hesite sur le chemin a prendre et on decide d aller demander conseil aupres des gens ici. A peine arrive a leur campement, que l acceuil est tout de suite tres chaleureux. 5 minutes de discussion suffisent a nous voir offrir le the, du pain, salade de concombre et deux belles assiettes de pates qu on mange tout en discutant avec les Khirgyzes. Carmen et Loris sont aux anges de se voir offrir de la pasta ici. "La pasta che abbiamo mangiato nella yurta era delizioza" dira meme Carmen. C est vrai qu elle etait bonne ces pates.

Apres avoir dit "au revoir" a toute la famille, on se dirige, comme nous l a indique Belek le khirgyze, vers une vallee perpendiculaire a la premiere, pour 1 h 30 de montee, parfois ardue, jusqu a un replas ou on plante la tente pour la nuit. On est a 2 heures du lac et on decide de se lever le lendemain matin de bonne heure pour y aller et poursuivre jusqu au col puis revenir au campement pour retourner sur nos pas jusqu a la voiture, soit une bonne trentaine de kilometres. Un tres beau et surtout tres long programme nous attends.
Debout 6 heures le lendemain matin, j ai pas tres bien dormi, j ai eu un peu froid et la tente que j ai loue a pris un peu l eau. Apres un petit dejeuner et apres avoir cache nos sacs dans la foret, on se lance dans une terrible ascenssion qui doit nous amene au lac. Il est 6 h 40 du matin et on avance tranquillement. Apres 2 heures d efforts et de sueur, on arrive au lac vers 8 h 30. Le lac est encore completement gele malgre ce premier jour d ete. On poursuit notre route jusqu au col, le long de la partie Sud du lac. Apres 1 petite heure de marche supplementaire, on commence la montee finale de la grosse pente qui nous conduit au col situe a 4000 metres de haute. Plus on grimpe et plus le decor se livre a nous. On commence a comprendre que la vue de la haut va etre somptueuse. Une fois arrive la haut, je suis fascine et emue par la beaute du decor qui nous entourre sur 360 degres. Des montagnes blanches a pertes de vues, partout. Une succession de montagnes, les unes derrieres les autres, avec en contrebas ce lac gele d Ala Kul. J ai l impression d etre un alpiniste en haut d un 8000. Je n ai pas envie de redescendre, la vue est magique, presque irreelle. Apres la photo de groupe et une pause cigarette pour moi, il est temps de redescendre, on a encore beaucoup de chemin a faire. On marche encore toute la matinee et toute l apres midi avant de rejoindre leur 4 x 4. Il est 18 h 00, on est installe dans le vehicule pour les 14 derniers kilometres qui nous separent de la ville. En recompense de cette belle petite aventure, un bon resto ensemble et surtout une bonne "piva"(biere en Russe) pour feter notre reussite.
Apres les echanges de mails, on se quitte au coin d un carrefour, eux continuent plus a l Est encore, moi je me dirige tranquillement vers l Ouzbekistan et les mosquees bleues.

"Cara Silvia, a te che piacciono le montagne devi venire in Khirghizistan : tanta natura ancora intatta" Carmen et Loris

vendredi 19 juin 2009

32 ans au Khyrgizstan

J ai rendez vous avec mon ami Sergei ce matin a 9 h 00. On est pas oblige de partir tot, on a que 4 heures de marche jusqu au lac de Kol Ukok.
Quand je retrouve Sergei, il semble embarrasse et me propose d aller au lac dans la journee et de revenir le soir. Je suis un peu embete, j aurais voulu passer la nuit la haut. Me voyant gene, il me confie que sa copine vient de le rejoindre hier depuis Bishkek, il aimerait passer un peu de temps avec elle. Ni une ni deux je lui propose, si ca le derange pas, que sa copine vienne avec nous. Tout content de ma proposition, il me reponds dans la foulee par un gros "oui".
Apres avoir verifie que la tente etait complete, direction le bazar pour acheter de quoi manger pour 2 repas et biensur un peu d alcool pour feter mon anniversaire.
On a fait le plein de bouffe, j ai egalement achete une bouteille de champagne et 2 bouteilles de chardonnay moldave. Sergei et Helena sont ravi de m accompagner et je suis ravi egalement qu ils m accompagnent la haut pour feter ca.
Apres 30 minutes de jeep, on commence notre marche tranquillement, la pente est douce et on avance bien malgre un lourd chargement. Helena souffre un peu, c est sa premiere sortie en montagne pour cette fille de la ville et l effort de la marche la rend rouge comme une tomate. Elle est gene a demander des pauses. 3 heures de marches plus tard, on arrive sur la derniere partie de la randonnee, une grose butte a franchir et on arrive au lac. 2 heures plus tard, la tente est montee, nos affaires sont installees et on debouche la premiere bouteille en meme temps que la pluie arrive. Verdict pour le vin : plutot pas mauvais, servi bien frais dans des cobelets en plastique, tout le monde apprecie.

Le temps est couvert et la averses se multiplient. Tant pis pour nous, on reste sous la tente. Ca tombe bien, j ai envie de boire. Et hop, deuxieme bouteille a une cadence digne d un vendredi soir chez Mr G. Diner dans la foulee, champagne en dessert avec le kilo d abricots que j ai achete au bazar. Pour digerer, on bavarde une bonne heure avant de tous tomber, bien fatigue par l effort et les kilos sur le dos.
Le lendemain matin, on part Sergei et moi pour un autre lac, situe a 3540 metres d altitude. Apres 1 heure de marche, on parvient a ce petit lac couvert de neige. On ne reste pas longtemps la haut, il fait froid et il y a beaucoup de vent. On redescend tres vite pour retrouver des temperatures plus clementes.
Une fois la tente et nos affaires ramasses, on repart par le meme chemin qu hier pour retourner sur Kochkor. En passant devant quelques yourtes, on est invite a prendre le the avec la famille vivant la pour l ete. Le moment est tres agreable, on rigole bien et on s amuse a prendre des photos. La confiture des nomades est toujours un delice a manger. Apres avoir pris conge, on marche encore 1 heure avant de rejoindre Kochkor, en milieu d apres midi.

J avais confie a Sergei que je voulais acheter une petite yourte pour Louise, pour qu elle puisse jouer avec ses playmobil. Juste avant de se quitter, il me donne une petite yourte en feutre, pile la taille pour faire dormir 2 playmobil. Je suis tres content de son geste et je le remercie longuement. Apres un echange d adresse mail et de franche embrassade, on se separe pour de bon, lui repart en trek.
Je gardes un souvenir inoubliable de ce mec de 20 ans, super sympa, tres interressant et intelligent avec un humour qui m a fait rire pendant ces 4 jours que j ai passe avec lui.

jeudi 18 juin 2009

Journee 3

Dernier jour de marche aujourd hui et on a 5 heures de route avant de rejoindre le village de Kyzart. Sergei m a prevenu que le parcours serait tres tranquille, en pente douce et seulement 25 kilometres a parcourir. Apres avoir pris le petit dejeuner et dit "au revoir" a la famille qui nous a heberge dans leur yourte pendant 2 nuits, on se met en route bien decide a etre a l heure pour le rendez vous que Sergei a fixe avec le chauffeur de la jeep qui doit nous ramener sur Kochkor. Effectivement, Sergei ne m a pas menti, le chemin est tranquille, tres agreable et les kilometres defilent, toujours dans ce beau decor compose de belles collines vertes aux formes arrondies avec en toile de fond toutes ces montagnes encore enneigees. Il y a egalement toujours autant de chevaux avec leurs poulains non loin autour. Plus on se rapproche du village, qu on apercoit au loin, et plus on quitte peu a peu ces montagnes pour arriver finalement a Kyzart avec seulement 15 minutes de retard sur l heure initialement prevu et fixe 3 jours auparavant. Apres un bon the, du pain et de la bonne confiture pris chez une habitante du village, on retourne sur Kochkor avec la jeep pour 1 h 30 de trajet. Dans le vehicule, je demande a Sergei si il veut m accompagner de nouveau pour un autre trek (2 jours de marche et 1 nuit sur place) pour aller voir un lac situe a 3500 metres d altitude, Kol Ukok lake. Je lui confis que je ne suis pas tres rassure de rester tout seul la haut, j ai peur de croiser des loups. C est avec grand plaisir et un grand sourire qu il accepte. On est devenu bon copain et il me repete souvent qu il aimerait bien avoir que des touristes comme moi. Une fois arrive sur Kochkor, un bon sauna russe m attend pour decrasser toute la salete que j ai accumule pendant ces 3 jours de marche. Apres 1 heure passe a haute temperature, je ressors du sauna vanne mais completement propre.

mercredi 17 juin 2009

Journee 2












On se leve relativement de bonne heure, il doit etre 7 h 30. J ai pas tres bien dormi, j ai eu un peu froid (on m avait prevenu). Apres un bon petit dejeuner (porridge a la semoule de ble, the, pain et confitures), on part tranquillement et toujours sous un beau soleil vers le col du Song Kol situe a 3450 metres d altitude. Le debut de la matinee est tranquille, on longe une vallee pendant 1 heure avant d arriver au pied du col. Apres une pause cigarette (Sergei fume beaucoup et j ai du mal a refuser ces propositions de cigarettes) on se lance dans une montee qui n est pas longue, mais tres pentue. Il n y a pas de vent et la chaleur devient genante. Je suis completement en sueur et je suis oblige de m arreter toutes les 20 minutes pour recuperer mes esprits. C est apres 1 h 30 de montee qu on arrive enfin au col. Je decouvre mes premieres vues sur ce fameux lac. je suis seduit par le calme et la beaute du lieu. On marche encore 1 heure en direction du lac. Je propose a Sergei de nous trouver un beau promontoir pour la pause dejeuner. Le repas est tres agreable, on continue de faire connaissance et on s apprecie de plus en plus. On se fait une bonne bouffe ensemble en ecoutant sa musique via son telephone portable. Il me demande de lui traduire une chanson francaise qu il adore (la chanson s appelle "qu a t il de plus que moi" et vous vous en doutez parle d une separation amoureuse). Malgre mon niveau d anglais, j arrive a lui faire comprendre le sens de cette chanson. Bien repu du repas, je laisse Sergei faire une petite sieste pendant que je fais mon petit tour, a la recherche de point vue pour faire des photos.

Apres 2 heures passe dans cet endroit, il est temps pour nous de rejoindre le camp nomade, on a 3 heures de marche pour le retour. Je propose a Sergei de passer par un autre chemin, je lui explique que je n aime pas retourner sur mes pas et c est avec beaucoup d envie qui s engage sur un nouveau chemin qui longe la ligne de crete. Vues grandioses a 360 degres sur toutes les montagnes alentours et sur le lac avant de redescendre sur le camp de yourtes. La descente est raide et il reste encore un peu de neige par endroit. Le sol est humide et on glisse souvent. L accumulation de petits pas pour la descente me fait mal aux cuisses. Je suis fatigue de l effort du jour et de ma courte nuit. J ai envie que d une chose, arriver au camp et m allonger sur l herbe, jambes tendues. Juste avant d arriver au campement, on trouve sur notre chemin une vache qui est poste juste devant nous, juste sur le sommet d une colline et qui semble profiter de la vue. Elle semble sereine et nous la laissons tranquille pour qu elle puisse continuer a profiter du panorama.

A peine arrive aux yourtes, que la famille qui nous accueille nous demande un coup de main pour rassembler les quelques 800 moutons qu ils possedent. C est marrant de voir toutes ces betes marche sur les flancs de vallee et de les voir revenir chaque soir et attendre l ouverture de l enclos. Des l ouverture de la porte, l un des bergers se poste a l entree de l enclos et prends soin de compter chaque tete. Je comprends mieux maintenant l expression "compter les moutons" pour trouver le sommeil. Le spectacle a un cote ennivrant. Ce travail etant accompli, il est temps pour nous de prendre le diner, ca tombe bien, j ai beaucoup faim et c est avec beaucoup d entrain que je fais honneur a la cuisine de la patronne. J ai promis a Sergei d essayer de faire des photos de nuit de la voie lactee (elle est superbe ici, nullement gene par les feux de la civilisation). On attends 11 heures du soir dans la yourte en discutant avant de se poster dehors, sur l herbe fraiche et de s amuser comme des gosses a faire differents reglages pour avoir le rendu voulu.


Demain, c est le dernier jour de trek, on doit rejoindre Kyzart village avant un retour par la piste et en jeep pour Kochkor.

A pied jusqu au Song Kol journee1

Apres avoir fait connaissance avec mon guide (Sergei), on part pour 1 heure de jeep direction le col de Kyzart situe a 2700 metres d altitude, point de depart du trek. Une derniere cigarette et nous voila parti dans une immense etendue d herbe avec des nuances de vert incroyables. Le paysage est fabuleux et je suis maintenant completement conquis par la beaute sauvage et naturelle de ce pays. On traverse le premier camp de nomade, c est l epoque ou les bergers tondent les moutons, ils sont debordes de travail (environ 600 moutons a tondre). Il y a aussi un nombre incroyable de chevaux, c est un spectacle magique de les voir en pleine nature dans cet espace preserve. Apres une courte discussion avec le berger, nous continuons notre route jusqu a un petit col d ou la vue est egalement superbe. Le chemin est tres facile, les pentes sont tres douces et on avance rapidement pour arriver pres d une riviere ou l on prends notre dejeuner sous un superbe soleil. Je fais un peu plus connaissance avec mon guide. C est un jeune etudiant de 20 ans, super sympa avec qui j ai des conversations tres interressantes sur son pays. Il m aprrends beaucoup de choses et le courant passe tres bien entre nous.

Le pique nique fini et la cigarette fume, nous repartons pour les 2 dernieres heures de marche qui nous amene a un camp nomade situe aux pieds des montagnes, juste derriere le lac de Song Kol. On arrive aux yourtes vers 17 h 00, un peu fatigue quand meme malgre le faible denivele du jour. Apres avoir pose mes affaires dans la yourte, il est de coutume de se voir offert un the avec pain, creme et confitures. C est un veritable regal de gouter ces produits, la confiture d abricot et de fraise et tout simplement sublime, je n ai jamais goute de telles confitures. Apres ce quatre heures, je m allonge dehors sur l herbe pour profiter de la fin de journee ensoleille et prendre un peu de chaleur avant la nuit. Il parait qu il fait froid la nuit ici, faut dire qu on est a 2700 metres d altitude.

A peine le soleil couche et les moutons rentres dans leur enclos pour les proteger des loups que le froid arrive et nous cantonne dans la yourte. On mange une bonne soupe et pleins de pain avant de se coucher, demain une longue journee nous attends pour rejoindre le Song Kol.

mardi 16 juin 2009

Morgane watch the stars

Juste ce petit message pour toi Morgane, je t aime fort et tu me manques beaucoup. J ai hate de retrouver la maison et de passer de bons moments en famille dans notre jardin sous un beau soleil d ete. J ai hate egalement de revoir les filles, j imagine qu elles ont beaucoup change.
En cadeau je t envoie cette photo que j ai faite de nuit depuis le camp nomade ou j ai dormi pendant 2 jours. La cigarette que j ai fume m a aide a dessiner ce coeur que je t envoie.
Je vous aime fort.

jeudi 11 juin 2009

Camion rempli d oignons

Une demie heure apres m etre reveille, je quitte la guest house ou j ai passe la nuit. Un petit dejeuner sur le pouce au magasin d a cote (une barre chocolate et 2 oeufs durs) et me voila sur la route pres a faire du stop vers je ne sais ou, aujourd hui je me suis pas fixe d objectif de destination. On verra comment se deroule la journee. J attends quand meme 30 minutes sur le bord de la route sans qu aucune voiture ne s arrete pour moi. Il est 9 h 00 et j en ai marre de poirauter la, en plein soleil. Je decide de marcher, histoire de faire changer le decor qui m entourre. Apres un bon quart d heure de marche, j arrive au niveau d un camion stationne sur le bas cote. L adolescent qui accompagne le chauffeur est en train de resserrer les roues avant d affronter cette route de montagne qui mene a Bishkek, la capitale du pays.
Je demande au chauffeur si il y a une place pour moi et c est avec un grand et beau sourire qu il me fait comprendre que je suis le bienvenu a bord de ce vieux camion rempli d oignons.


Nous voila partis, le camion peine vraiment dans la longue montee qui mene au col (environ 70 kilometres) et la vitesse est reduite a 15 kilometres par heure. On doit s arreter toutes les 2 heures pour nettoyer l arriver d essence dans le moteur (petit tuyau a desencrasser). Resultat, 20 minutes d arret a chaque fois, le temps de soulever la cabine et d effectuer le nettoyage.
Il fait toujours beau et les decors sont de plus en plus beaux au fil de la montee, il y a un nombre incroyable de chevaux en liberte (bises au passage a Celine et Yann, les 2 cavaliers de la troupe). La lenteur du camion me permet d admirer le paysage et de prendre des photos. Mes 2 compagnons du jour sont tres sympas et on rigole beaucoup ensemble a essayer de se comprendre. Le jeune me confie que manger des oignons n est pas bon pour l erection. Je ne savais pas et j en prends vite note pour ne plus decevoir Morgane a l avenir.
Apres 4 heures de route, on arrive au col d Ala Bel (3184 metres d altitude) qui est encore sous la neige. La lumiere illumine toutes les montagnes autour, je suis aux anges. La descente se fait tranquillement dans une large vallee typiquement khyrgize, avec pleins de yourtes fraichement installees sur le bord de la route, et qui proposent a la vente du lait de jument fermentes (kumis). Je decide de passer la journee avec eux jusqu a Bishkek. Le trajet est encore long et il reste encore un col a franchir.
Apres 9 heures de route, on quitte les montagnes, on arrive en banlieue de la capitale. Je leurs propose une pause dejeuner (il est 18 h 00) et l on mange un tres bon "goulache" (puree, pates, ble et morceaux de viande) que je ne manque pas de payer en remerciement de m avoir amene jusqu ici.
Le chauffeur me depose pres du centre de Bishkek, nos chemins se separent, il me reste maintenant a trouver un lit pour la nuit.
2 jours de repos ici avant de repartir vers d autres montagnes et le somptueux lac de Song Kol plus a l Ouest.

mercredi 10 juin 2009

Entre taxi collectif et marchrutka

On se reveille de bonne heure, il est 7 h 30, une grosse journee de transport nous attend. On ne sait pas combien de temps ca va nous prendre d aller d Arslanbob a Toktugul (environ 300 kilometres de trajet) et on veut le faire au moins cher possible. Il est 9 h 00, on quitte le camp de vacances sovietique et je dois dire qu on est chanceux car la premiere voiture s arrete et nous propose de nous deposer a Bazar Korgon, a 50 kilometres d ici. Le vehicule est une petite Lada blanche qui sert de taxi collectif et on est bien content de la trouver, la journee commence bien.

Arrivee a Bazar Korgon 1 heure plus tard, deuxieme coup de chance, un marchrutka (mini bus qui suit un itineraire fixe et qui s arrete a la demande pour prendre ou deposer des passagers) part dans la foulee vers la ville de Kara Kol. Le trajet est agreable, et le mini bus n est pas trop rempli, ce qui me permet d etaler mes jambes. on arrive a Kara Kol vers 13 h 00, on a un super timing. On a juste attendu 1 heure depuis Arslanbob, ce qui est un petit record vu l irregularite des transports ici.

Apres 30 minutes d attente et une petite embrouille avec des chauffeurs de taxis nous proposant des tarifs exageres, on part a bord d un autre marchrutka pour la derniere etape de la journee, la ville de Toktogul.


Toktogul est une petite ville situe au bord d un grand reservoir d eau avec des decors typique du Khyrgizstan du centre. Le temps est superbe et on profite de cette belle fin d apres midi pour acheter quelques provisions au bazar de la ville. On se fait un grand pique nique dans le parc (on a rien mange depuis le debut de la journee) et on se separe. Pat ayant une tente, il veut faire du camping sauvage dans la montagne. On se dit au revoir et a bientot peut etre, nos itineraires peuvent se croiser de nouveau.
Le soir avant d aller me coucher, je vais a la poste locale pour appeler ma petite famille, les filles me manquent beaucoup et j ai besoin de les entendre. La vieille dame est tres sympas avec moi, elle fait meme des heures supplementaires pour me permettre de joindre mes amours.

lundi 8 juin 2009

Dans la pente d Arslanbob

Je pars d Och en fin d apres midi, direction Jalal Habad a environ 80 kilometres au Nord, le long de la frontiere Ouzbek. Je suis accompagne de Pat, un jeune australien de 21 ans. On va ensemble au village d Arslanbob.
Apres une bonne nuit passe dans un petit hotel de style russe (200 com soit 4 euro la nuit), on se fait prendre en stop direction le village d Arslanbob. Veritable oasis en altitude, ce village tranquille, adossee aux vertigineux mont Babash Ata, est entourree de vastes etendues boisees abritant, parait il, la plus grande plantation de noyers au monde entre le massif du Fergana et celui du Chatkal.
Une fois arrivee sur place, on se dirige vers Turbazar, qui est un ancien camp de vacances sovietique, a 2 kilometres au Nord d Arslanbob. L endroit est assez sympa malgre un style russe assez glauque et completement vieux. On y loue un pseudo bingalow pour 100 com chacun soit 2 euro par personne. C est le week end et l endroit est tres prise par les locaux qui viennent pique nique ou boire des bouteilles entieres de vodka. Heritage de l ere sovietique malgre un pays musulman, l alcool reste bien present dans le quotidien des gens et il est assez facile de voir des personnes ivres. L ambiance est tres kitch, entre la discotheque dans une grande yourte qui passe de la vieille "dance" des annees 90 a un niveau sonore digne des vieilles charrues et le parc ou boivent beaucoup de jeunes pour feter le week end, l endroit degage malgre tout un certain charme. D autant plus que les gens sont vraiment tres sympas et le contact est vraiment agreable. On rigole beaucoup ensemble, la vodka faisant sauter la barriere de la langue.
Le lendemain matin, Pat et moi decidons de marcher en direction d une cascade de 80 metres de haut situe un peu en amont dans les montagnes. Apres 2 heures de marche, on arrive a cet endroit qui n a rien de vraiment extraordinaire. Un peu decu, on decide de poursuivre et de faire une boucle en remontant un peu plus haut dans la vallee. Apres 2 heures de marche supplementaire, et apres avoir passe un petit col, on s apercoit que la descente de l autre cote va etre raide et longue. On n a pas envie de faire demi tour, on se lance dans cette descente cahotique, dangereuse et a la limite de l inconscience. La pente est raide et on doit glisser au moins toute les 3 minutes. Apres 2 heures de galeres, le pantalon et les chaussures bien taches par les glissades, on arrive en bas content d etre sorti de cette galere mais aussi completement fatigue par l effort et la concentration qu on a du garder tout au long de la descente.
Pour feter notre rando du jour, vodka.